Gouvernance

Prix Nobel de la paix 2018 – Denis Mukwege et Nadia Murad

Le prix Nobel de la paix  2018 a été attribué conjointement au Dr. Denis Mukwege et à Nadia Murad pour leurs efforts afin de mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre.

Le Dr. Denis Mukwege est un gynécologue congolais qui soigne et opère chaque jours des femmes et des enfants victimes de viols ou de sévices sexuels en République Démocratique du Congo. Il a notamment reçu le prix Olof Palme, le prix des Droits de l’homme de l’ONU et le prix Sakharov en 2014.

Il n’a cessé d’interpeller les dirigeants du monde au sujet de l’utilisation du viol comme arme de guerre. Il indique dans un interview accordé au Monde que « le viol de guerre existe dans toutes les sociétés. Cette pratique a longtemps été perçue comme un aléa de la guerre, un simple dommage collatéral. Les esprits heureusement évoluent. Depuis dix ans, le concept d’arme véritable s’est imposé peu à peu. Mais il manque une vraie volonté politique. »

Plus de 50 000 femmes ont pu être soignées au sein de l’hôpital de Panzi qu’il a fondé en 1999. Il a publié en 2016 son autobiographie « Plaidoyer pour la vie » qui retrace sa vie au service des femmes victimes de violence sexuelles.

Un documentaire datant de 2015 dresse le portrait de cet homme incroyable. C’est une oeuvre effroyable mais pertinente qui alerte sur des situations trop souvent omises…

l'homme qui répare les femmes
L’homme qui répare les femmes – Thierry Michel – 2015

Le Dr. Denis Mukwege et tous ses collaborateurs qui œuvrent pour ces combats sans fin représentent un hymne au courage sidérant.


Nadia Murad est une ancienne esclave de Daech qui a survécu à la traite des êtres humains. Elle est aujourd’hui une militante irakienne issue de la communauté yézidie. Avant l’attribution du prix Nobel en 2018, elle a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l’Office des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime pour la dignité des survivants de la traite des êtres humains en 2016

« En août 2014, dans la région de Sinjar, au nord du pays, les membres de cette minorité religieuse ont été attaqués par l’Etat islamique. Après avoir pris le contrôle de Kocho, le village de Nadia Murad, les djihadistes ont tué des hommes, transformé en enfants-soldats les plus jeunes et condamné des milliers de femmes aux travaux forcés et à l’esclavage sexuel », souligne un article du journal le monde.

En 2016, elle donna une interview pour la chaine BBC HardTalk afin d’expliquer les violences sexuelles subies par son peuple et le combat qu’elle mène.

 

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Interview de Nadia Murad – BBC HardTalk – 2016

 

Nadia Murad publia également un livre « Pour que je sois la dernière » dans lequel elle retrace son histoire afin que son souhait se réalise: « « Être la dernière fille au monde à avoir à raconter une histoire pareille. »

« On ne s’habitue jamais à raconter son histoire. On la revit chaque fois, confie-t-elle dans son livre. Mais mon histoire, relatée honnêtement et prosaïquement, est l’arme la plus efficace dont je dispose pour lutter contre le terrorisme, et j’ai bien l’intention de m’en servir jusqu’à ce que ces criminels soient traduits en justice ».

 

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