Walmart a déposé un brevet (et 5 autres pour automatiser l’agriculture) dans l’optique de créer des abeilles robotisées pouvant jouer le rôle de pollinisateur pour palier à l’extinction des abeilles. La recherche sur des robots de pollinisation n’est pas récente. L’Université de Harvard travaillait déjà sur le projet des « Robobees. » en 2013.
Cette information remet en évidence le lien entre la technologie et les problèmes environnementaux.
Les problématiques environnementales sont aujourd’hui une réalité mais quelle est la place de la technologie face à ce constat? Les innovations vont-elles permettre d’atténuer les impacts de notre développement ou faut-il arrêter de miser sur la technologie pour notre avenir?
Nous ne devons pas occulter le fait que le progrès technique est un des facteurs à l’origine de nos modes de vie actuels mais aussi souvent associé en partie à nos difficultés environnementales et sociales.
De nombreuses technologies pourront apporter des changements majeurs dans nos sociétés et diminuer les impacts environnementaux. Le dernier rapport du ministère de l’économie « Technologies 2020 » met justement en avant le numérique, l’énergie et l’environnement.

De manière plus prospective et dans le sillage des convergences technologiques (NBIC, CKTS, DIADEH), il existe des technologies du futur qui pourraient à terme apporter des bienfaits à notre écosystème. (Graphène, Hyperloop, Algues, Big Data, Énergies marines, Nanotechnologie, etc…) Malheureusement, elles sont pour certaines encore à l’état de projet ou peuvent aussi apporter des effets néfastes pour l’environnement.

Il existe au final au moins trois écueils à la solution technologique pour atténuer les problèmes environnementaux. Les effets systémiques ou de rétroactions des innovations et l’échelle des temps.
En effet, ces technologies peuvent aider à résoudre des problèmes mais aussi en apporter d’autres.…D. Damm illustre cet écueil pour SingularityHub, « par exemple, même si les fermes plus automatisées peuvent aider à résoudre un problème environnemental, elles peuvent aussi déstabiliser jusqu’à 40% des personnes dans le monde qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. »
L’utilisation des ressources est aussi à prendre en considération car les nouvelles technologies au service de l’environnement peuvent être gourmandes en ressources. C’est notamment le cas par exemple des énergies dites renouvelables qui dépendent fortement de l’extraction de matières premières du sous-sol.
La technologie peut permettre de gagner en performance, de mieux connaitre les mécanismes et d’optimiser les rendements.
Cependant, comme le précise C. Fournier dans un article sur E-RSE, les innovations technologiques sont mises en oeuvre à un rythme décalé avec la survenue des problèmes environnementaux. En effet, la technologie est encore aujourd’hui pour la plupart du temps établi dans l’optique de réaliser un profit et non pour sauver la planète.
Le lien entre la technologie et l’environnement est un sujet de toute évidence complexe et à étudier au cas par cas. Les principes de précaution et de prévention sont plus que jamais d’actualité et les faire coïncider avec les intérêts économiques reste un enjeu majeur.